mardi 7 octobre 2008

Tarbiya: où en sont les parents d’aujourd’hui ?



Eduquer un enfant est un métier difficile auquel les parents ne sont souvent pas préparés. Devenir « parent », que ce soit pour la première fois ou non, est chaque fois, une expérience unique et nouvelle.

Le parent peut s’inspirer de ce qu’il a connu avec ses propres parents, de principes éducatifs ou religieux, mais peut aussi faire tout à fait le contraire de qu’il a vu faire, innover, se documenter, ou agir de façon intuitive, avec le souci d’accéder à la position idéale de «bon parent », en espérant avoir « un enfant bien élevé» ou même « l’enfant le mieux élevé ».
Comment réussir ce challenge, pouvons nous dire presque impossible, d’être un « bon » père ou une « bonne » mère ? Comment concilier entre les différents courants éducationnels et choisir le style qui nous convient avec chacun de nos enfants, surtout quand on est dans l’entre « deux cultures », que l’on vit dans une société tiraillée entre deux modèles, l’un occidental et l’autre oriental ? Que garder des principes hérités des modèles parentaux ou de ceux puisés dans la société actuelle ?
La diversité culturelle de notre société est telle que les parents se retrouvent souvent, face à des principes et schémas éducationnels contradictoires et antinomiques, ce qui rend leur tâche encore plus difficile.
Il faut rajouter à cela les spécificités de chaque enfant, les particularités de la relation de ces parents avec cet enfant et enfin les différentes influences de l’environnement : l’école, la rue, les médias…Improviser des méthodes éducationnelles ou suivre simplement ses intuitions quand on veut « réussir » son métier de parents s’avère souvent insuffisant.
Un adage bien de chez nous dit : « Lamrabbi men aând rabbi » ou « Celui qui est bien élevé, l’est de naissance », ce qui vient nier le rôle des parents et l’influence de l’environnement dans l’éducation d’un enfant tout en prônant la prédominance de l’inné. Paradoxalement nous avons souvent entendu une autre phrase qui dit : « Weldak aâlach rabbitih » « Ton enfant est le miroir de ton éducation», mettant les parents dans une position de responsabilité et de toute puissance, l’enfant étant alors assigné à une position d’« enfant à dresser».
Le regard de la société sur l'enfant ainsi que la place qu'elle lui accorde, influent beaucoup sur les schémas éducationnels des parents. Assigner l'enfant à une place d'objet ou le rehausser à la place de sujet, ayant des besoins, des attentes et des désirs? Telle est la question principale qui se pose ou ne se pose pas quand on est parents, éducateurs, instituteurs ou tout simplement citoyen ayant affaire à un enfant.
Alors quelle place pour l'enfant dans notre société et comment la définir ? A quel moment peut se préciser notre style d’investissement pour notre enfant? Quels facteurs peuvent avoir de l'influence sur celui-ci?
Tel sera le sujet de notre prochain article, ce qui nous permettra d’amorcer une réflexion autour de ce qui peut être un sous bassement de différents principes éducationnels ayant tous un objectif unique: l'intérêt de l'enfant.
Par le Dr Houda Hjiej, pédopsychiatre à Casablanca

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